Gestion des ressources

Les accords de libre-échange en vigueur et les Bilatérales III en cours de négociation entravent l’autonomie du pays dans la gestion de ses ressources. L’agriculture est une ressource naturelle essentielle et devrait être protégée par des mesures à la frontière.

Depuis des décennies, la Suisse a su gérer ses ressources stratégiques avec un souci de planification rigoureux, garantissant à son marché interne une stabilité face aux aléas économiques mondiaux. Cependant, sous la pression croissante des accords de libre-échange et des nouvelles négociations comme les Bilatérales III, ce modèle est menacé, fragilisant la sécurité alimentaire et l’autonomie économique du pays.

Un système de contingents pour gérer la ressource agricole et protéger l’économie locale

Historiquement, la Suisse a adopté un système de contingents pour réguler l’importation de produits alimentaires et agricoles. Ces mesures visaient à protéger les producteurs suisses de la concurrence déloyale des marchés étrangers, tout en garantissant une production locale viable et durable. Le volume de ce type de contingents était fixé en fonction du volume moyen de la production agricole nationale annuelle et de la consommation annuelle estimée, limitant ainsi les importations à des quantités maximales prédéfinies. Cette mesure qui était une vraie mesure de protection de la production locale peut être considérée aujourd’hui comme une véritable politique de gestion des ressources alimentaires.

L’approvisionnement en ressources essentielles, notamment en céréales, viandes et produits laitiers, était ainsi soumis à des quotas réglementés. Ce système a permis à la Suisse de développer un secteur agricole fort, limitant la dépendance aux fluctuations des marchés mondiaux. A l’heure des discours sur l’importance des circuits courts et sur la nécessité de ne plus gaspiller les ressources, il est temps de considérer la production agricole comme une véritable ressource naturelle. C’est avec cette volonté de respect des ressources que le protectionnisme doit être remis au goût du jour.

L’impact des accords de libre-échange et des Bilatérales III

Avec l’ouverture croissante du marché suisse par nos autorités, la Suisse est devenue un des pays les plus zélés de la politique de libre-échange et de la globalisation. L’abolition de nombreuses mesures tarifaires et non-tarifaires ont entraîné une hausse des importations, mettant en péril les productions locales, qu’elles soient agricoles, artisanales ou industrielles.

Les discussions autour des Bilatérales III risquent d’accentuer cette tendance, imposant à la Suisse de s’aligner sur des politiques de libéralisation accrue. Ces nouvelles négociations prévoient d’approfondir l’intégration économique avec l’UE et d’autres partenaires commerciaux, au détriment d’une agriculture nationale qui peine déjà à survivre face à la compétition mondiale.

Pourquoi le protectionnisme reste une solution viable

L’exemple du Japon, qui a récemment débloqué ses réserves de riz pour stabiliser les prix intérieurs et protéger ses producteurs, illustre la pertinence d’une politique économique basée sur la sécurité alimentaire et l’autonomie. La Suisse pourrait s’inspirer de cette stratégie en rétablissant des contingents plus stricts et en renforçant les soutiens à l’agriculture locale.

Plutôt que de céder à la pression des accords internationaux, une politique protectionniste permettrait de préserver l’indépendance alimentaire du pays et de garantir des prix justes aux producteurs. En maintenant un système de quotas et en réglementant plus strictement les importations, la Suisse pourrait ainsi protéger ses secteurs stratégiques et assurer une résilience économique face aux crises mondiales.

Un choix crucial pour l’avenir

Les Bilatérales III marquent un tournant décisif pour la gestion des ressources en Suisse. Même si la production agricole n’est pas le sujet de ces Bilatérales III, elle en est une étape majeure dans l’objectif d’une intégration totale. Adopter une approche purement libérale de nos relations avec l’Europe risquerait d’affaiblir notre capacité à garantir une production locale durable et une sécurité alimentaire à long terme.

Face à cette réalité, la Suisse doit faire le choix de la prudence et de la préservation de ses intérêts nationaux en renforçant ses mesures de protection du marché interne. Comme l’a montré le Japon, le protectionnisme intelligent n’est pas un repli, mais un gage de stabilité et de souveraineté économique.

La Vrille