Non-alignement et protectionnisme
Notre politique économique actuelle engendre des pratiques aberrantes en favorisant la distorsion de concurrence. Le libre-échange pousse les entreprises à inventer constamment de nouveaux produits, ce qui entraîne une surconsommation de ressources, gaspillage, pollution, etc.
Il est temps de reconsidérer nos priorités économiques et de promouvoir une approche plus durable, axée sur la préservation des ressources, la protection de l’environnement et le bien-être des travailleur·euses.
Politique de non-alignement
Le principe du libre-marché impose la suppression des politiques locales en matière de protection des ressources, protection sociale, protection de l’environnement. La politique d’alignement actuellement imposée par l’adhésion de la majorité des nations à l’OMC exclut toute diversité en matière de politiques économiques et sociétales.
L’uniformisation n’a jamais été une source d’excellence et de développement.
La dérégulation imposée par le libre-échange doit être remise en cause. Le système a imposé au niveau mondial une uniformisation des pratiques et un nivellement qui conduit dans une impasse.
Les lois sur la concurrence actuelles empêchent une concurrence saine, équitable. Elles instituent les maux qu’elles sont censées combattre comme le droit du plus fort, la concentration.
Pratiquer le non-alignement, c’est défendre ses propres normes, défendre la production locale en imposant les principes du commerce équitable comme étalon de la concurrence.
Pour des échanges internationaux équilibrés
Afin de contrôler le respect de ces normes, il faudra aussi mettre en place des mécanismes de surveillance. L’Organisation mondiale du commerce (OMC) pourrait y jouer un rôle. Actuellement elle promeut le libre-échange à travers la dérégulation laquelle est favorable aux grandes puissances.
Une OMC réformée intégrant de nouvelles priorités économiques permettrait des accords internationaux plus équitables et respectueux des souverainetés nationales. Les normes sociales et environnementales ne doivent plus être sacrifiées au nom de la compétitivité économique. Adopter une approche équilibrée protégeant à la fois les travailleur·euses et l’environnement favoriserait une concurrence saine sur les marchés.
Contre la distorsion de la concurrence
Comment définir la concurrence ? La concurrence est la situation dans laquelle se trouve une personne ou une entreprise par rapport à une ou plusieurs autres lorsque, tout en faisant des profits, elle peut rivaliser avec elles en offrant un service ou un produit au moins équivalent pour un prix au moins égal.
La liberté de circulation des marchandises introduit une forte distorsion de concurrence et il faut un pouvoir régulateur au milieu pour rééquilibrer les échanges. Si la frontière n’existe presque plus pour les produits, il existe bel et bien pour les producteur·ices une économie avec des coûts de production et des normes environnementales et sociales qui ne sont pas les mêmes.
Le droit suisse mentionne uniquement la concurrence « déloyale », c’est-à-dire la tromperie et la communication fausse. Au niveau de l’OMC, il y a concurrence déloyale si un produit est exporté à un coût inférieur aux coûts de production réels, respectivement locaux. Ainsi la concurrence déloyale est rarement établie et donc peu attaquable vu que l’impact négatif se manifeste uniquement pour la production et le commerce du pays importateur.
Par contre, la « distorsion de concurrence » (induite par des conditions de production différentes) n’est mentionnée nulle part dans la législation, alors qu’elle fait d’énormes dégâts sur notre tissu économique et social. L’initiative « Pour une Economie Utile à Tous » visait à y remédier en introduisant dans la législation suisse des mesures de ciblées pour protéger notre économie locale.
Protéger le marché local et le tissu social
Afin qu’une concurrence soit véritablement loyale, il faut que les produits importés respectent les mêmes normes que les produits indigènes sur les questions d’environnement, de préservation des ressources et de conditions de travail. Et ces normes doivent s’appliquer à l’intégralité la chaîne de production: choix et extraction des matières premières, transport, fabrication des composantes, assemblage, distribution, etc.
Le protectionnisme, une politique d'ouverture
Redonner à chaque pays le droit de protéger sa production locale est fondamental. Un protectionnisme intégrant des normes sociales et environnementales est le seul à même d’encourager les pratiques commerciales équitables et durables.
La régulation à la frontière se fait par des mesures fiscales avec des taxes à l’importation et par des contingents adaptant le volume d’importation aux besoins. Ces mesures sont des leviers régulateurs essentiels pour protéger les productions nationales de la distorsion de concurrence. Elles permettent de préserver la souveraineté de chaque pays.
Le terme « protectionnisme » a été diabolisé depuis longtemps, mais il relève du bon sens: pour une concurrence équitable protégeant l’économie de proximité, les importations doivent être soumises aux mêmes normes que les produits indigènes. Les critères du commerce équitable doivent s’appliquer à tous les produits et la concurrence doit être régulée par le biais de taxes.
Le changement de système passera forcément par des modifications législatives, partant par un engagement citoyen (et non pas de consommateur·ice).
Exigeons des changements législatifs pour une concurrence juste qui préserve le tissu social local et notre droit à vivre dans un environnement de qualité.
Notre Vision:
> Pour une concurrence juste> Respecter l’environnement, préserver les ressources
< Non-alignement et protectionnisme
> Livre: Le libre-échange remis en cause
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